La cité d’Ys : une légende bretonne
Une forêt ancestrale, une chapelle gardant les portes de l’Enfer, un sanglier blanc, une épée magique… Entre croyances celtes, héritage néolithique et ferveur chrétienne, la Bretagne est une terre pétrie de légendes où les histoires inspirées de faits réels se mêlent aux rumeurs. La cité d’Ys, mystérieuse ville engloutie fait bel et bien partie de ces lieux mythiques qui font le charme de la Bretagne et plus particulièrement du Finistère !
La légende de la cité d’Ys
Sorte d’Atlantide bretonne, la légende de la cité d’Ys est certainement l’une des plus populaires.
Elle raconte que le roi de Cornouaille Gradlon, fit construire pour sa fille Dahut, une merveilleuse cité baptisée Ys (ou Ker-Ys). La ville, située sous le niveau de la mer, était protégée par une immense et puissante digue. Seul le roi maîtrisait l’ouverture et la fermeture de l’écluse qui permettait aux pêcheurs de pouvoir en sortir. La clef de cette dernière étant toujours bien attachée à son cou, nul ne pouvait la lui dérober !
La vie dans cette belle cité surprotégée manquait grandement de saveurs pour Dahut, la fille du roi, qui rejeta la responsabilité de son ennui mortel sur l’évêque de Cornouaille, Saint Corentin. Elle qui rêvait de fêtes, de luxe et de volupté mis alors tout en œuvre pour transformer la cité en une ville de plaisirs. Chaque soir, Dahut se faisait présenter de beaux jeunes gens, qu’elle souhaitait masqués. À l’aube, le masque se transformait en un piège mortel. Les jeunes éphèbes étaient ensuite jetés du haut d’une falaise dans l’océan.
Conscients de cette débauche, l’évêque Corentin et Saint-Guénolé, un proche du roi, lancèrent plusieurs avertissements… sans résultat.
Un soir, un prince tout de rouge vêtu – certainement le diable venu pour punir la ville pécheresse – fut présenté à Dahut qui en tomba éperdument amoureuse. Sur son injonction, elle déroba la clef de l’écluse au cou de son père et le beau prince ouvrit les vannes. La cité fut alors submergée en quelques minutes. Le roi, aidé de Saint Guénolé réussit à s’enfuir à cheval, mais il dut abandonner sa fille fautive dans les flots…
Dahut serait depuis devenue une sirène, une fille de la mer, dont il est possible d’apercevoir les cheveux d’or étinceler dans les vagues au soleil de midi.
Où se trouve la cité d’Ys ?
Le lieu précis de la fameuse cité est toujours un mystère. Selon certains, elle pourrait être à la pointe du Raz, dans la baie de Douarnenez, dans celle d’Audierne ou encore à l’extrémité de la chaussée de Penmarc’h.
Pour d’autres, la ville engloutie se situerait au Yaudet, à Ploulec’h dans les Côtes-d’Armor. La présence de l’oppidum du Yaudet, le grand site du rocher et la voie romaine reliant le Yaudet à Pestin seraient autant de preuves de la présence de la cité.
La légende de la cité d’Ys n’a pas été fixée, elle s’est construite et se construit encore très certainement au gré des imaginations, ce qui la rend incontestablement particulièrement vivante !